L’écrivain français Honoré de Balzac est incontestablement l’un des auteurs les plus célèbres et influents de la littérature française. Il a laissé derrière lui une œuvre immense composée d’une centaine de textes, parmi lesquels on trouve notamment « La Comédie Humaine », qui regroupe 91 ouvrages. Pour les passionnés de Balzac, trouver le bon ordre de lecture peut être un véritable casse-tête, surtout si l’on veut suivre les liens entre les personnages et les intrigues.
Pourquoi tenir compte d’un ordre de lecture ?
Tout d’abord, il est intéressant de noter que l’œuvre de Balzac est riche en détail et explications sur la société française du XIXe siècle. Cela signifie que chaque texte peut être lu individuellement sans forcément suivre un ordre précis. Toutefois, certains lecteurs souhaitent découvrir l’univers balzacien dans un ordre qui permette de mieux saisir l’évolution des idées de l’auteur au fil de ses écrits. Par ailleurs, respecter l’ordre dans lequel ces ouvrages ont été rédigés peut également aider à mieux comprendre les relations entre les différents personnages et leurs motivations.
L’ordre de composition des œuvres
Le premier élément à considérer lorsqu’il s’agit d’établir un ordre pour lire Balzac est celui de la composition des œuvres. Dans ce cadre, on peut commencer par les premiers écrits de l’auteur tels que « Les Chouans » (1829) ou encore « La Peau de chagrin », paru en 1831. Ensuite, on pourra suivre chaque publication au fil des années, jusqu’à la fin de sa vie. Toutefois, cette approche ne permet pas toujours de tenir compte des liens qui se tissent entre les différents récits et personnages.
Les trois parties de La Comédie Humaine
Parmi les textes de Balzac, il est important de souligner l’importance de « La Comédie Humaine ». Cette vaste fresque littéraire est divisée en trois parties principales, dont chacune possède son propre ordre de lecture :
- Scènes de la vie privée : Ces textes mettent en scène des personnages aux prises avec des problèmes intimes et familiaux. Il est possible de débuter la lecture avec des œuvres telles que « La Maison du chat-qui-pelote » (1830), « Le Bal de Sceaux » (1830) ou encore « La Bourse » (1832).
- Scènes de la vie de province : Ici, Balzac explore la vie quotidienne des habitants des provinces françaises. Parmi ces ouvrages, on compte entre autres « Eugénie Grandet » (1833) et « L’Illustre Gaudissart » (1833).
- Scènes de la vie parisienne : Véritable peinture de la vie urbaine du XIXe siècle, cette partie regroupe des ouvrages tels que « Ferragus » (1833) et « La Duchesse de Langeais » (1834).
En suivant cet ordre de lecture au sein de chaque catégorie, on parvient à mieux cerner les thèmes abordés par Balzac ainsi que l’évolution du temps qui passe.
L’importance de la chronologie interne
Bien que l’ordre dans lequel Balzac a rédigé ses œuvres puisse fournir un certain fil conducteur pour les lecteurs, il est important de souligner que l’auteur s’est lui-même chargé d’établir une forme de chronologie entre ses différents textes. Ainsi, pour apprécier pleinement son œuvre, il peut être intéressant de tenir compte de cet aspect d’organisation interne.
Le classement thématique
Au-delà des trois grandes parties constitutives de « La Comédie Humaine », Balzac avait également établi un classement de ses œuvres selon des thématiques en lien avec les tranches de la société française. Parmi ces catégories, on trouve notamment :
- Les femmes : « La Maison du chat-qui-pelote », « Le Contrat de mariage », « Mémoires de deux jeunes mariées »…
- Les hommes politiques et militaires : « Les Chouans », « Le Médecin de campagne », « Une ténébreuse affaire »…
- Les artistes et écrivains : « Illusions perdues », « La Cousine Bette », « Le Chef-d’œuvre inconnu »…
- Les professions libérales : « L’Illustre Gaudissart », « César Birotteau », « La Maison Nucingen »…
En prenant en compte cette organisation thématique, le lecteur peut ainsi choisir avec plus de précision les œuvres en fonction de ses centres d’intérêt.
Tenir compte des liens entre personnages et intrigues
Dans son écriture, Balzac a pris soin de tisser des liens entre certains de ses personnages. Il est donc possible de suivre ces relations pour établir un ordre de lecture qui permette de mieux saisir les interactions entre protagonistes. Prenons l’exemple du personnage d’Eugénie Grandet, que l’on retrouve dans plusieurs ouvrages :
- « Eugénie Grandet » (1833) : le livre dédié au personnage principal.
- « Mémoires de deux jeunes mariées » (1842) : on y croise à nouveau Eugénie au travers des correspondances entre les mariées.
- « Ursule Mirouët » (1841) : mention de la fortune d’Eugénie Grandet.
- « Illusions perdues» (1837-43) : on apprend qu’un autre personnage, Lucien Chardon, rencontre Eugénie à Paris.
- « La Rabouilleuse » (1842) : le personnage de Philippe Bridau fait également partie de la famille d’Eugénie Grandet.
Les fils rouges
Pour les lecteurs qui souhaiteraient davantage suivre un « fil rouge », il peut être intéressant de se focaliser sur certains protagonistes particulièrement emblématiques de l’œuvre de Balzac, tels que :
- Eugène de Rastignac, présent notamment dans « Le Père Goriot » (1835), « La Peau de chagrin » (1831) et « Les Secrets de la princesse de Cadignan » (1839).
- Lucien Chardon, que l’on retrouve notamment dans « Illusions perdues » (1837-43), « La Duchesse de Langeais » (1834) et « Splendeurs et misères des courtisanes » (1838-47).
- Vautrin, un personnage incontournable de l’univers balzacien dont les aventures sont à découvrir dans « Le Père Goriot », « Le Cabinet des Antiques » (1839) et « Splendeurs et misères des courtisanes ».
Au final, l’ordre optimal pour lire l’œuvre de Balzac dépend avant tout des préférences du lecteur, qui devra choisir entre suivre une démarche chronologique, thématique ou encore axée autour de certains personnages clés.